Le n'importe quoi des soldes

Un anachronisme de plus dans le monde low cost qui nous environne. Les soldes ne veulent plus rien dire et leurs périodes imposées encore moins. Internet nous offre des réductions toute l’année, des plates-formes innombrables se battent pour casser les prix. La concurrence est partout, dans tous les secteurs, mais nous continuons de construire des châteaux de sable contre les grandes marées commerciales. Fidèles aux mêmes revendications, les petits commerçants protestent inlassablement contre la date des soldes, qui n’est jamais la bonne pour eux ; les enseignes trichent avec les “soldes privés” destinés à leur clientèle, pour de fausses privilégiées il existe aussi des “soldes de presse”, dits réservés aux journalistes, sans oublier les “braderies”, “les magasins spéciaux”, les ventes “avant liquidation” du magasin (que vous verrez rouvrir trois semaines plus tard). Les étiquettes valsent, le taux de rabais varie en fonction d’on ne sait quoi ; mieux, les marques commandent des produits spéciaux pour les soldes. Heureusement (!), les contrôleurs contrôlent : trois jours avant la date fatidique, le chiffre d’affaires des boutiques est nul, car il faudrait être fou pour payer au prix fort ce qui sera bradé la semaine suivante. Pourtant, pas question de tenter de soudoyer la vendeuse, elle tremble de peur que vous soyez un membre de la répression des fraudes, je sais, j’essaie… J’avoue, contre toute logique, je ne résiste pas à la fièvre acheteuse ; un truc de femme, non ?