Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vieux de la veille
10 février 2020

L'information et la police

Mercredi soir, une journaliste de l'émission «Quotidien» , sur TMC, a révélé à son tour avoir été convoquée en février pour une enquête sur les ventes d'armes françaises. Plusieurs journalistes sont dans le même cas, dans ce dossier ou d'autres, suscitant une vague d'indignation dans la profession. «C'était le 15 février, dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret, parce que je travaillais sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis», a expliqué Valentine Oberti, mercredi soir, sur TMC. La journaliste de «Quotidien» a ajouté que l'ingénieur du son et la journaliste reporter d'images qui travaillent avec elle ont eux aussi été convoqués, les 11 et 15 avril. Convocations à la DGSI : il y a 2 mois, @ValentineOberti était convoquée. Elle enquêtait sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie Saoudite. Un journaliste ne dévoile JAMAIS ses sources. C'est un fondement du métier. Et NORMALEMENT c'est garanti par la loi. #Quotidien /7nlb6lkYJn «Révélation de l'identité d'un membre des unités des forces spéciales» A la mi-journée, mercredi, le journal «le Monde» avait indiqué que sa grande reporter Ariane Chemin , qui a révélé l'affaire Benalla (l'ancien garde du corps du président de la République, Emmanuel Macron), est convoquée le 29 mai par la DGSI. De source judiciaire, la journaliste du Monde est convoquée dans le cadre d'une enquête ouverte pour «révélation de l'identité d'un membre des unités des forces spéciales». «La DGSI est aussi un service de police judiciaire qui a compétence pour conduire sous l'autorité de la justice les enquêtes relatives à la compromission du secret», fait valoir une source proche du dossier. «L'intérêt public suppose de pouvoir enquêter sur les entourages et les liens entretenus par des collaborateurs de l'Élysée ou de Matignon, quels que soient leurs parcours antérieurs», défend Luc Bronner, directeur de la rédaction du «Monde», évoquant les services de la présidence et du Premier ministre. Le président du directoire du «Monde», Louis Dreyfus, a également été convoqué le 29 mai par la DGSI, dans les mêmes circonstances qu'Ariane Chemin, a annoncé l'intéressé ce jeudi. «Contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse» Mi-mai, trois journalistes ayant enquêté sur l'exportation d'armes françaises utilisées au Yémen ont été convoqués par les services secrets français. Tous trois dénoncent une «tentative d'intimidation». Il s'agit des deux fondateurs du nouveau média en ligne «Disclose», Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, et d'un journaliste de Radio France, Benoît Collombat. Newsletter - L'essentiel de l'actu Je M'inscris Votre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus A ces convocations s'ajoute celle de Michel Despratx, annoncée mercredi par «Disclose», prévue le 28 mai. Le site dénonce «une nouvelle tentative du parquet de Paris de contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse et la protection des sources». «En tant que témoin, notre journaliste ne pourra pas être assisté d'un avocat. Il ne pourra pas non plus faire valoir le droit au silence. Mais en tant que journaliste, il pourra invoquer le secret des sources», précise le site. En tant que témoin - notre journaliste ne pourra pas être assisté d'un avocat. Il ne pourra pas non plus faire valoir le « droit au silence ». Mais en tant que journaliste, il pourra invoquer le secret des sources. Appel à manifester le 29 mai Les récentes convocations ont entraîné une avalanche de réactions de journalistes et de personnalités politiques. «Le secret-défense ne saurait être opposé au droit à l'information, indispensable à un débat public digne de ce nom, ni servir d'épée de Damoclès pour dissuader les journalistes d'enquêter», a réagi un collectif de presque 40 sociétés des journalistes (SDJ), dont celle du «Parisien»-«Aujourd'hui France». «La DGSI va-t-elle se mettre à convoquer tous les journalistes qui révèlent des informations qui ne plaisent pas au pouvoir en place ?», s'est interrogé le SNJ (Syndicat national des journalistes). Le SNJ-CGT a, lui, dénoncé un «nouveau coup de canif insupportable contre le journalisme et la liberté d'informer» et la CFDT-Journalistes «une procédure dont le but inavoué est de faire taire les journalistes dans l'exercice de leur mission d'informer». Un appel à manifester le jour de l'audition d'Ariane Chemin a été lancé. Trop c'est trop. Le SnjCgt appelle tous ses adhérents et toute la profession à manifester le 29/05 son soutien à @ArianeChemin convoquée par la DGSI pour avoir (bien) fait son boulot et contre la multiplication de procédures, intimidations, agressions contre les journalistes Boris Vallaud, porte-parole du PS, s'est dit «très préoccupé de la multiplication de ce type de convocations», évoquant une «dérive inquiétante des pratiques du pouvoir». La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a défendu pour sa part «l'attachement de ce gouvernement à la liberté de la presse» ajoutant que «nul justiciable en France n'est en dehors de la loi». Relancée à ce propos sur Europe 1 , ce jeudi, elle a mis en avant la nécessité de «protéger un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense». «Les journalistes sont des justiciables comme les autres»

Publicité
Publicité
Commentaires
Vieux de la veille
Publicité
Publicité